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Mes virées, mes carnets...Bienvenue chez moi. C'est-à-dire nulle part.

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 07:29
Jour 18, soit dimanche 26 juillet 2009, 22h57, même endroit.

Et bien sûr, je n'ai pas résisté et me suis recollé pile au même endroit de la plage. Pas que l'endroit soit meilleur qu'un autre. Sans doute que, puisque je l'avais choisi hier, j'allais m'y replacer, me fabriquer une habitude.
Et bien sûr, je me doutais bien que je verrais ressurgir ma brochette de volailles. Curieux, cet âge. Le mien, j'entends. Assez jeune pour trouver objectivement émoustillantes les plastiques de ces pépées, assez vieux pour commencer à trouver qu'elles exagèrent, à leur âge, tout de même. Rien d'Humbert Humbert chez moi, qu'on se rassure. Encore qu'à écouter leur babil néantogène, je me remémore certaines pages de Nabokov, notamment le trouble du personnage, conscient à la fois du monde qui le sépare de la petite dinde tandis qu'elle l'attire.
Mais bon, franchement, là, faudrait fournir un effort surhumain. Passe n'importe quelle nana, plante, beauté, bref : FEMME, et ces petites disparaissent. L'idée me fait sourire plus d'une fois, en imaginant leurs mines écoeurées si l'événement venait à se produire.
Bah, je tourne à vide, sans doute. Ca ne m'empêche pas d'observer. C'est amusant. Comme ce type, là-bas. Il campe diagonalement opposé à moi. Je l'ai sans doute vaguement salué, et retour. Je n'ai compris qu'il était seul que ce soir. Rien à voir avec mon bivouac, il a apporté table et chaise. Chaise unique. Peut-être a-t-il randonné aujourd'hui.
J'écoutais Ry Cooder et Ali Farka Touré, et le soir m'était presque dévoilé, il s'était débarrassé de la soirée. Je me redresse, m'apprête à me coucher pour poursuivre mes lectures. Je tourne la tête. Ici, les Cévenols qui discutent en famille. Derrière moi, les Toulousais du premier soir, de retour. Et là encore, Célia et Marie, qui jouent et trottinent sur leurs trottinettes.
Et là-bas, ce type, assis à sa table, qui regarde les arbres se rendre à la nuit. Peut-être est-ce un homme seul, ou un homme qui a tout perdu, ou perdu tous. Tous perdus. C'est peut-être, en vacances, ce « most peculiar man » de Simon & Garfunkel, venu voir la montagne et mourir.
Ou bien c'est un homme qui apprécie la chaleur sèche du soir, du soir qui résiste au sommeil. Le blues de Ry et Ali est lent, et l'air est au moment. Je hoche la tête vers le type, qui ne me voit pas, et me rallonge sous mon arbre, pour profiter de la chanson, jusqu'à la dernière bouffée.
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