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Mes virées, mes carnets...Bienvenue chez moi. C'est-à-dire nulle part.

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 19:07


Et voici un peu d'animation! Je suis un peu frustré, il ne s'agit pas du Director's Cut, Youtube limitant les vidéos à 10mn. Un peu moins de chiens qui dorment et de chats sur des bancs, mais aussi quelques vues d'intérieurs de mosquées. Bah, d'aucuns pourront la voir à la demande, s'ils passent par mon repaire.
 

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 08:44
Zürich...Merde, je suis encore à Zürich... Il y a cinq ans, je restais sur le tarmac parisien, tandis que mon vol pour Zürich était annulé. C’était ma première virée du genre. Mon premier voyage en avion à l’étranger tout seul. En ce temps-là, quand je prêtais attention à ce genre de détails, je me demandais aussitôt si ça avait un rapport avec le fait de grandir/vieillir, bref, de devenir une grande personne, un adulte, en quelque sorte. Riez pas, les amis, je n’avais que 27 ans...
Et puis après? Je n’ai pas vraiment réalisé quand c’est arrivé, mais entre-temps, quelque part sur la route, il se pourrait bien que je sois devenu une grande personne.
Cinq ans (pas tout à fait) plus tard, je sirote un sérieux de Ittinger, Original Klösterbräu. Au cours du franc suisse, même un traîne-savates, un rêve-nu-pieds, un vagabond hautain peut se rincer le gosier en toisant le bourgeois, l’homme d’affaires à aileron. Mon barda, l’évidence de mon sac photo, une ney pointant hors du sac à dos crasseux, une veste militaire, la barbe drue et le cheveu gris... Devinez donc qui je suis, passants!
Dehors, là, de l’autre côté de la baie vitrée immense, c’est la Suisse. Allez, je n’en dirai pas de mal aujourd’hui. Vingt Dieux. Ça dort là-dedans. Un tractopelle abandonné, figé, la patte dans le tas de cailloux. Y construisent, oui, mais pas aujourd’hui... Même les avions semblent sortir de table.
Ah ça vous change du vacarme stambouliote, s’pas?
-Tiens, une grande et belle femme s’en va, l’épaule nue, une autre, vieille grise et claire, me perce du regard par-dessus sa tasse-
Istanbul... A côté, forcément, Zürich... La Suisse est une vaste zone internationale d’aéroport. Pas bien neuf, ça, mais attendez voir. Moi, lesdites zones, j’adore ça. Vous le savez, qui me connaissez et m’avez vu reluquer les passants d’ici et de là-bas. Mais l’intérêt de la chose, c’est quand elle est à sa place, et donc en son temps aussi. Vous n’y vivriez pas, dans cette zone. Les Suisses, si.
Bon, j’avais dit que je n’en parlais pas. Avec un euro à 1,45FS, je ne vais pas m’acharner, moi qui connais la douleur du ravitaillement rationné lors des TMB... Les paquets de pâtes hors de prix, les soupes étranges...
Savez-vous pourquoi j’aime la zone de transit? Parce qu’elle est métaphorique. Elle est une manière d’éprouver physiquement la vie elle-même : les Limbes. L’inconnu. Les passants. Les visages observés à la dérobée durant des heures. Les jolies femmes aussitôt disparues. Les vies qui se croisent sans raison, et ne se recroiseront pas.
Istanbul. Je n’ai pas vraiment envie d’écrire dessus, là, maintenant. Bon, pourquoi pas? Mais “parce que”, voyons, ce “parce que”,  censément pas une réponse et qu’on comprend si bien, nous autres les buissonniers.
J’aimais déjà Istanbul depuis des mois, que je me préparais à y aller. Depuis dix ans que j’en avais étudié les malheurs. Depuis des siècles que le Grec et le Latin diffusent leur Méditerranée dans mes veines de Celte. Lucette, une fois de plus, merci pour ces heures de patience à m’enseigner tout cela, et Xénophon en particulier.
Lors de mon premier retour d’Iran, à Mexico, mon maître Alejandro me demanda seulement si cela s’était bien passé. Après mon acquiescement, il avait juste ajouté : “Nuevas amistades?” (nouvelles amitiés?)
Et j’avais acquiescé encore, et nous nous étions souri.
D’Istanbul, je rapporte trois amitiés étagées. Gül, que je ne connaissais pas autrement qu’en récits, qui m’a charmé par sa générosité, et avec qui nous avons partagé des rires qui résonnent encore.
Elisa, ma meilleure élève-buissonnière de Mexico, dont les silences m’ont rappelé ceux, paisibles, que je partage parfois avec un compagnon de cordée.
Et puis Gérald, que j’avais décrété ami depuis longtemps, pas pour ce que nous avions vécu ensemble, mais pour ce que je subodorais du personnage.
En atterrissant à Istanbul, je souriais tout seul en songeant à ce que je savais déjà, à d’inévitables imprévus, à des ratés et des succès, et à une amitié enfin incarnée.
Et ainsi fut-il. De ces moments-là, il n’est pas besoin de parler. Je sais bien ce que c’est de partir des jours et des jours avec un camarade ou une bande, et de revenir soudés à jamais, où certains d’en rester là. Dix jours sans cesser de rire ou de profiter, au plus certain de soi-même, du moment, de cette parenthèse que le temps n’arrivera jamais à nous reprendre. Trois amis sur le Bosphore... Merci encore, Gérald.
Alors après tout ça, Zürich... Le pays qui se rêvait sas de décontamination...

 

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 06:54
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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 06:54
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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 08:43
Et voilà, c’est déjà pratiquement fini. Dix petits jours, de rigolade et d’émerveillements. Histoire de compliquer encore la tâche, l’après-midi m’a permis de retrouver Elisa, pilier de ma classe fétiche de l’Alliance Française de Mexico et amie avant tout. Elle passe un petit semestre d’études par ici.
Sitôt retrouvée, sitôt reperdue. Comme une répétition générale du grand départ de demain. Ce soir, Gül m’a gentiment grondé : “Tu aurais pu partir dimanche, on n’a pas passé beaucoup de temps ensemble.”
Et ce n’est rien encore. Que dire de nos virées de Pieds-Nickelés, Gérald et moi? Perceval et Karadoc à Constantinople, des heures de rire garanties.
Allez, moi j’aimerais seulement pouvoir rendre un peu de tout ce qu’on m’a donné.
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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 08:12
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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 08:12
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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 09:32
Saınte-Sophıe, la petıte (Küçükayasofıa), ancıenne eglıse Saınt-Serge et Bacchus
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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 09:31
Saınte-Sophıe, un aperçu...
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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 08:42
Et déjà, la fin du voyage se profile. Je garderai les pensées les plus tristes pour le retour. Je sais pourtant déjà que je rentrerai à contrecoeur.
 
En attendant, me reste un point non négligeable : l’ancien quartier des Blachernes. Je suis venu trouver une ville qui n’existe plus. C’est certainement le voyage le plus aberrant que j’aie jamais entrepris. Jusqu’aux habitants de la Constantinople de jadis ont disparu. Et pourtant, comme je l’espérais absurdement, j’ai trouvé exactement ce que je cherchais.
Il me semble que j’ai eu le premier pressentiment que ce voyage-là était possible lors de ma soirée d’écriture du Majestic de Mexico. Pour la première fois, je m’étais fixé d’écrire une petite nouvelle sur la ville que je connaissais -assez- bien. Le petit divertimento qui en était ressorti portait les germes de cette virée mystérieuse. Alors, Grecs ou Turcs, quelle différence pour moi? Frères humains, qui avec moi vivez...
 
***
 
Du haut de la Tour de Galata, je trouvais et repérais les lieux de l’assaut fatal, et devinais l’emplacement de la première tour, celle qui fermait le port à l’aide d’une certaine chaîne. Gérald m’appelle. L’est en chemin. J’ai dû faire presque preuve d’autoritarisme pour qu’on m’apporte du thé, dans ce restaurant-buvette surplombant panoramique, qui n’est pas sans rappeler mon ancien repère giratoire mexicain.
Ce doit être les hauteurs : là-bas, le fameux “pianiste sourd” cher à Rodrigo enchaînait, dans les bons jours, Imagine aux manianitas, ici, un infâme Worst-Of me noie les oreilles de soupe au sucre gras. Horreur, jusqu’à Love Story (que Francis Lai soit damné pour cela).
Et un peu plus tard, à une terrasse fraîche, nous éclusons, comme il se doit entre gens de bonne compagnie. A la table d’à côté, ce qu’on appelle des Kokos, je crois, c’est-à-dire des fresas au Mexique, deux, jeunes et belles, se laissent -volontiers- admirer.
Sous nos chaises, la tragi-comédie de la vie se joue. Un matou, frère poussiéreux de Ripley-la-folle, joue avec un moineau raide comme avec une balle entre les pieds de chaise, et finit par s’en désintéresser et déguerpir.  Dans le même temps, une chatte dévale la rue, angoissée, miaulant brièvement tous les deux ou trois pas. Gérald m’explique : elle cherche ses petits. Voilà d’un coup une vieille expression qui vient narguer ma joie du moment amical présent. La petite passe et repasse. Retrouver ses petits... A Istanbul...
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