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Mes virées, mes carnets...Bienvenue chez moi. C'est-à-dire nulle part.

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26 mars 2005 6 26 /03 /mars /2005 20:02

08h12.

Nuit calme, grand beau temps, nuages de basse altitude en dispersion. Je pense distinguer déja la route. Petite étape en perspective, mais autant en profiter, le cadre est splendide. Par contre, la cure de sommeil commence à me pomper l’air. Douze heures de sommeil par nuit, c’est décidément trop!

16h30. Quelque part sur les flancs du Cerro Astillero, sans doute un peu avant (3370m).

Putain quelle journée! Commencé très cool, montées calmes, petites descentes, jusqu’à être rattrapé par les jeunes d’hier après-midi, une incroyable congrégation internationale, qui s’était finalement arrêtée pour la nuit. tous très sympas, ils avaient à la traîne une jeune fille avec un genou mal barré. Fait un bout de chemin avec elle. Ma conclusion est que le monde enchanté de la tendinite est pour elle... Après discussion avec les autres, genre “chefs de groupe”, on s’est donnés rendez-vous vers le Cerro Astillero pour camper tous en choeur. Entre-temps, on se souhaite bon voyage. Et, peu de temps après, oh là là putain! Les deux pieds dans la boue, jusqu’aux genoux, si j’ose dire. Eternelle redécouverte que cette sensation de merde. De plus, petits passages de forêts malsaines et très basses, qui accrochent la putain de tente et m’empêchent de passer, le tout dans les nuages.

J’étais bien content de retrouver mes compagnons de route, qui iront finalement camper plus loin. Ils ont l’admiration, un peu dubitative pour certains, pour mon sac énorme et mon parcours solitaire. Certaines filles me regardent non sans intérêt: drôle de petit mec, ce p’tit blanc. Les choses deviennent franchement chaleureuses lorsque je leur donne la bouffe dont je n’aurai pas besoin. J’en suis soulagé, c’est plus léger et je ne serai pas embarrassé avec ça demain. “Applaudissements pour le Professeur!” On discute, on se remercie, on se félicite, et on promet de se voir demain, ou à La Paz. L’un d’entre eux vient me demander si je pourrrai emporter un cadeau pour son frère, étudiant à l’UNAM. Con gusto! Une telle scène fait chaud au coeur. Je me sens plus McCandlessien que jamais, perché tout seul dans ma montagne, ayant plu. Mes imitations de l’accent mexicain fresa (snob) ont remporté l’adhésion, et ils m’ont laissé une petite provision de feuilles de coca pour demain. Malgré les merdes d’aujourd’hui et la descente de demain, que je ne prévois pas plus drôle, je suis encore bien ce soir.

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