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Mes virées, mes carnets...Bienvenue chez moi. C'est-à-dire nulle part.

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 11:47

Gens de nuit

 

Nous sommes revenus. Il le fallait bien. Impossible de rester cloîtrés dans un hôtel quand le monde nous attend. C'est l'une des règles du voyageur : ne descendez pas dans un hôtel trop confortable. Vous devez sortir. L'idéal est un hôtel sans TV ni Internet.

 

C'est le soir, et nous reprenons la seule direction possible : plein est, droit sur le souk. Nous y avons repéré un restaurant dont le toit constitue la terrasse ultime.

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Le soir, le souk de Damas est beaucoup, beaucoup plus vivant. Agité, nerveux, bruyant. On y achète et on y vend toujours, bien sûr, mais on y traîne, on s'y détend, on s'y rencontre.

 

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L'une des attractions légendaires est ce marchand de glaces.

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Grand succès.

 

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Je sais que cette photo est loin d'être parfaite, mais elle me rappelle le visage le plus souriant de la Syrie. A une époque où une glace couverte d'éclats de pistaches était la grande affaire d'un soir à Damas. 

 

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Nous y rencontrons nos presque seuls interlocuteurs syriens. Ces deux jeunes filles nous offrent la conversation classique et tant attendue sur notre visite. Il était grand temps d'un sourire.

 

Damassouk8-Red-Dress--Copier-.JPG

En rentrant à l'hôtel, après notre festin, l'ambiance est retombée d'un coup.

 

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La promenade est terminée, place aux dernières affaires du jour. Ventes peut-être sauvages dans les allées du souk fermé, passants se hâtant vers leurs foyers.

 

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Ces marionettes veillent encore un temps, pendues aux colonnes du temple de Jupiter.

 

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Seul le trafic semble inchangé. J'ai toujours eu la sensation que tandis que le monde s'en va coucher, un peuple nomade continue d'arpenter les veines et les artères de la planète pour la maintenir en vie. Paradoxe. 

 

 

 

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21 septembre 2013 6 21 /09 /septembre /2013 14:11

Understand me well. I roamed through Iran, twice in two years, two and three weeks. It's few and a lot. Certainly not to make me a specialist, an orientalist, a savant. A good tourist, probably. A traveller. A slacker. Enough time to have it rubbed on me, to forget that I was supposed to come home. Time, no doubt, and atmosphere, help. Atmosphere is humanity. No matter where, in the end, as long as you're having fun. I met happy people in what looked like misery, and desperate rich folks. It's a cliché, but a reality too.

Why talk about Iran when I'm telling you about Syria? Because both countries are geopolitically tied? No. On the leaders' level, the big shots, plotting and scheming, yes, but those guys I didn't meet. I would tell you if I did. On the people's level, people like you and me, the bonds between the two countries are practically invisible. In Iran, nobody ever mentioned Syria, and vice-versa.

So why then? Because my travels to Iran marked my life, my travelling life for sure, but not only. It's simple to summarize : you get out of your hotel, and five steps farther, you're engaged in a conversation. You're being bid welcome, you're being invited, you're being encouraged, you're being advised, you're being defended against the police.

 

In Syria, I spent little time, I just passed. I saw almost no one. I saw only passer-bys. They watched me pass. In Damascus, you pass. Except for the very young manager of our hostel, a little chattier and funnier. 

 

 

damas fille (1 sur 1) (Copier)

Damascenes don't pay much attention to tourists. They're used to them, they live their life. They don't need to get in touch with them, either because it wouldn't be seen with a good eye by the suspicious regime, or for some because they travel all right, and see plenty of strangers in their time. 

 

damas gens (1 sur 1) (Copier)

No hostility, but no contact. Impression of watching from afar. A vaguely uneasy feeling. 

 

damas or (1 sur 1) (Copier)

Whatever you're buying, whatever you're looking for, you'll find it in the souq.

 

DamassouK6 (Copier)

I always have the feeling I'm stealing images. In Syria more than anywhere else. 

 

DamassouK10 (Copier)

It sure isn't the place to get rid of my habit of "shooting in the back"!

 

Wingman

You'll find anything, I'm telling you. 

 

Teaman-The real man

Including a character. The teaman is a pure damascene creature. So famous it's glorified at the entrance of the souq : 

 

damas teaman statue3 def (1 sur 1) (Copier)

 

 

We pursue, and it may come as a surprise, but we turn back and head to the century-old train station : P1010045

 

 

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In there is a café and a bookstore. You can see the railroad trench. No train comes here anymore. 

And why are we here? For the soccer World Cup. Even if you're not a big soccer fan, the event has its charm, especially when you're on the road. P1000964

In Lebanon, it was THE event. In here, it's hard to find a café with a TV. 100% male atmosphere, unlike Lebanon. 

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21 septembre 2013 6 21 /09 /septembre /2013 11:59

Gens de jour. 

 

Comprenez-moi bien. J'ai arpenté l'Iran, deux séjours en deux ans, de deux et trois semaines. C'est peu et beaucoup. Certainement pas assez pour faire de moi un spécialiste, un orientaliste, un savant. Un bon touriste, probablement. Un voyageur. Un flâneur. Assez de temps pour m'imprégner, pour oublier que j'étais censé rentrer. Le temps, sans doute, mais l'ambiance, aident. L'ambiance, c'est l'humain. Peu importe le cadre, au fond, pourvu qu'on s'amuse. J'ai connu des gens heureux dans la misère, et de riches désespérés. C'est une platitude, mais une réalité aussi.

Pourquoi parler de l'Iran quand je vous raconte la Syrie? Parce que les deux pays sont liés géopolitiquement? Non point. Au niveau des dirigeants, des grands chefs qui manigancent, oui, mais ceux-là, je ne les ai pas rencontrés. Je vous le dirais si c'était le cas. Au niveau du petit peuple, des gens comme vous et moi, les liens entre les deux pays sont à peu près invisibles. En Iran, personne ne m'a jamais parlé de la Syrie, et vice-versa.

Mais pourquoi alors? Parce que mes voyages en Iran ont marqué ma vie, ma vie de voyageur pour sûr, mais pas uniquement. C'est simple à résumer : vous sortez de votre hôtel, et cinq pas plus tard, vous êtes engagés dans une conversation. On vous souhaite la bienvenue, on vous invite, on vous encourage, on vous conseille, on vous défend contre la police.

 

En Syrie, je n'ai passé que peu de temps, je n'ai fait que passer. Je n'ai vu presque personne. J'ai vu des passants. Ils m'ont regarder passer. A Damas, on passe. A l'exception du très jeune tenancier de l'auberge de jeunesse, un peu plus causant et marrant.

 

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Les Damascènes ne prêtent guère attention aux touristes. Ils y sont habitués, ils vivent leur vie. Ils n'ont pas à entrer en contact avec eux, soit parce que ce serait mal vu par les suspicieuses autorités, soit, pour d'autres, parce qu'ils voyagent tant qu'ils veulent, et ne sont guère émus par la vue d'un étranger. 

 

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Pas d'hostilité, mais pas de contact. L'impression de les observer de loin. Une sensation vaguement embarrassante. 

 

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Quoi que l'on achète, quoi que l'on cherche, on le trouve au souk. 

 

DamassouK6--Copier-.JPG

J'ai presque toujours l'impression de voler les images. En Syrie plus qu'ailleurs. 

 

DamassouK10--Copier-.JPG

Ce n'est pas ici que je surmonterai ma tendance à "tirer dans le dos"! 

 

Wingman.JPG

On trouve de tout, vous dis-je. 

 

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Y compris un personnage. Le vendeur de thé ambulant est une institution du souk, immortalisé à son entrée. 

 

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Nous poursuivons notre chemin, et cela peut surprendre, mais nous quittons le souk pour retrouver la gare de train construite au début du XX° siècle : P1010045.JPG

 

Nous savons que cette gare, qui n'accueille plus aucun train, abrite désormais une librairie et un café. P1000963.JPG

On aperçoit la tranchée où passaient les trains. Pourquoi sommes-nous dans ce café? 

 

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Parce que c'est la Coupe du Monde (nous sommes en 2010), et que même sans être footeux, l'événement a son charme, surtout à l'étranger. Au Liban c'était l'Evénement. Ici, dur de trouver un café. Ambiance 100% masculine. On reste entre soi.

 

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 00:17

2 Souq.



What hasn't been written already about souq? Bazaar? In french, both words mean « mess ». It is kind of unfair, though, as would agree those who already walked through bazaars in Middle-East. Yes, there is noise and crowd. The shopkeepers, they know where the goods are stored and they keep it neatly in order, and as in every market in the world, the codes are strict, whether we're talking about opening times or bargaining.

Damascus' souq is its ancient neighborhood, its old town. I'll be honest : I have practically seen nothing else in Damascus. The two hotels we tested, the café hidden in the old train station, and the way to the souq.

The modern city is charmless, probably because it has nothing to offer as vibrating as the souq. Damned souq. If it wasn't there, maybe modern Damascus wouldn't have to suffer from the contrast.

 

P1000960

Middle eastern genius, as every souq, Damascus' is covered. Fresh air, rays of light. You cannot understand. When I think back about that day, I get the impression the whole beginning of the day was over-exposed. All white, too much light, too much heat. And all of a sudden, fresh air, calm. Yes, calm, for 3pm souq is basically empty, the shopkeepers just hanging out before their shops.

 

damssouk4 (1 sur 1) (Copier)

No cries nor yells, not much bargaining. People just pass by, quickly, busy. Maybe they're passing through the souq only to benefit its shade, its fresh air, its smell. 


Chris Chris Alep couleur (Copier)

We don't stand out in the souq. Yet we should.

 

damas fille touriste (1 sur 1) (Copier)

Tourists, there's quite a lot. Salesmen of all kind don't even bother trying selling us daily goods. A few antiquaires propose us to visit their den, with never seen prices.

 

In the end, the souq is a certain tranquility, and we start to see the Syrians better, much more timid people than the Lebanese we left the same day. Reality is unfortunately easy to understand. Everyone is looking over their shoulder. Or someone's, as we're told.

 

Chris&Bashar [1600x1200]

The raïs' portrait is everywhere, sometimes associated with other local celebrities, such as Cheikh Hassan Nasrallah, leader of the lebanese Hizballah.

 

 

nasrallahbachaar (1 sur 1) (Copier)

 

damas nasrallah (1 sur 1) (Copier)The latter an obvious local icon. 

 

Not much police on the street, though. Just a different air. Mediterranea's far now, Beirut's Corniche is nothing but a dream here. I'll put it bluntly. Not much fun around here. 

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 00:08

2 Souk.

 
Que n'a-t-on déjà écrit sur le bazar? Le souk? Ces deux mots qui sont passés dans la langue française pour désigner le désordre? Une certaine injustice quand on a fréquenté le véritable bazar, qui n'a de désordonnée que l'apparence. Oui, il y a le bruit, la cohue. Les commerçants, eux, tiennent toute la marchandise parfaitement en ordre, et comme tous les marchés du monde, les codes sont stricts, qu'il s'agisse des horaires d'ouverture ou du marchandage.
Le souk de Damas, c'est son quartier ancien, sa vieille ville. Je serai honnête : je n'ai pratiquement rien vu d'autre à Damas. Les deux hôtels que nous avons testés, le café caché dans l'ancienne gare de chemin de fer, et le chemin pour aller au souk.
La ville moderne est sans grand charme, sans doute parce qu'elle ne propose rien de la vibrance du souk. Foutu souk. S'il n'était pas là, peut-être que la Damas moderne n'aurait pas à souffrir du contraste.

 

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Génie moyen-oriental, comme tous les souks, celui de Damas est couvert. Fraîcheur, rais de lumière.

 

 Vous ne pouvez pas comprendre. Quand je repense à cette journée, j'ai l'impression que tout le début de la journée était sur-exposé. Tout blanc. Trop de lumière, trop de chaleur. Et soudain, la fraîcheur, le calme.

 

 

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Oui, le calme, car le souk de 15h est pour ainsi dire vide, les commerçants traînent devant leurs échoppes.

 

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Pas de cris et hurlements, guère de négociations.

 

Damas-Souk-3--Copier-.JPG

La plupart des achats semblent se régler paisiblement, et avant tout, les passants passent vite, affairés, peut-être traversent-ils le souk uniquement pour profiter de son ombre, de sa fraîcheur, de sa senteur.

 

Chris-Chris-Alep-couleur--Copier-.JPG

Nous n'attirons pas l'attention dans le souk. Pourtant, on détonne un peu.

 

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Des touristes, il y en a, et plutôt beaucoup. Les vendeurs de toute sorte ne tentent guère de leur proposer des produits de consommation courante. Quelques antiquaires proposent de visiter leur boutique, garantissant des prix battant toute concurrence.

Le souk, c'est finalement une certaine tranquillité, et nous commençons à mieux voir les Syriens, des gens beaucoup plus farouches que les Libanais que nous avons laissés le matin même. La réalité est malheureusement facile à comprendre. Chacun regarde par-dessus son épaule. Ou par-dessus celle du voisin, dit-on.

 

Chris-Bashar--1600x1200-.JPG

Le portrait du raïs est omniprésent, associée parfois à d'autres personnalités importantes du Moyen-Orient, tel le Cheikh Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais :

 

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Ce dernier visiblement une star locale

Pour autant, la présence policière n'est pas pesante au cours de cette première journée. Une ambiance générale très différente, c'est tout. En passant la montagne, nous avons changé de monde. La Méditerranée est loin à présent, la Corniche de Beyrouth, c'est un fantasme. Ici, je n'irai pas par quatre chemin : on ne rigole pas des masses. 

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 11:40

July 3rd, 2010.



Damascus.



I remember a micro-bus trip, a wait. One, two, maybe three hours waiting at Charles Hélou Bus station, my knees blocked by the next seat. I remember the hundred plus degrees heat. I remember the driver, a bastard with a dreadful mullet and a dumb cap.

Christophe and Christophe are sitting right next to me, my two friends and road buddies. They're growing impatient. They shouldn't. Just gonna get hot, that's what'll happen. You don't want that.

Later, we'll pass the border checkpoint. But first, the driver stops, and says, go to that change shop, change dollars. I say what? He says yep. I say I got euros, he looks about to cry. Says we can't cross into Syria without dollars. I figured it wasn't the official currency. Yet we drive to the checkpoint, and there all Hell is loose. Funny how the custom agents look cold and relaxed while every traveler tries to look in more hurry than the next, and tries to prove it by shouting and waving his hands. It's a jam anyhow. We stick our hands down in our pockets, just to make sure there's only our hands inside.

The damned driver sends us to pay a visa. He never wanted to understand that we already bought our visa back in Paris. When the custom agent looks at our receipt, he asks, ice in his voice, frowning a Gandalf-size eyebrow : « Why did you pay? You already have visa. » . Then he turns to the driver. More ice. He asks for his papers. The loud, annoying, shady mullet loses his panache right away. He looks at the agent, and he sees cell doors. We can't help but feel avenged.

No pictures from that part of the trip. I guess we were too tense and tired in the van, and for the checkpoint, there's a rule, an explicit one, enforced everywhere : YOU DON'T TAKE PICTURES AT CUSTOMS. And beware of uniforms. 

 

Fast Lane Damas

Later that day, we arrive in Damascus. Coming from Beirut, it's back to school. No more mini-skirts, no more young people driving around, blaring music, no more terraces, no more fun. Just smashing heat. The cop almost runs away, says « Arabyi » and doesn't even look at me when I ask for a direction.

 

We check in an aging hotel, and head to the Souq. The best we can. Dehydrated, still processing the long trip (long time only, the distance is nothing) from Beirut.

 

Oranges Damas

On the way, we find an oasis : an orange shop.

 

Cheers (Copier)

One of the two Chris. No doubt this shot of Vitamins will save him. 

 

messieurs (1 sur 1) (Copier)

There, damascenes stop, drink, chat and go. When in Damascus, do as the Damascenes. 

Note: At the time, I was street-photographing a lot from the chest, without looking. I thought it smart to shoot without being noticed. Hoping for the happy incident. Also, I was too shy. Shy photographers will shoot you in the back, too. 

PS : Only men here. At that point, it doesn't shock us. It will. 

 

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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 16:11

3 Juillet 2010. 



Damas. 



Je me souviens d'un voyage en mini-bus, en micro-bus, en fourgonnette blanche à trois rangées de sièges, de genoux bloqués par le siège devant moi, de peut-être deux heures d'attente à la gare routière Charles Hélou à Beyrouth pour passer en Syrie. 

Je me souviens des probables 40 degrés à l'ombre. Le calme instinctif. La machine te dit, ne t'agite pas, ne t'impatiente pas, l'impatience fait battre le coeur, et ça donne chaud. Tu ne veux pas avoir plus chaud que ça.

Christophe et Christophe sont assis à côté de moi, et s'impatientent. Ils ont raison sur le fond, mais pas ici. Le chauffeur empeste le sale con, une coupe mulet bizarre, il parle trop, trop vite, trop fort, comme tous les truands du transport de pèlerins. Tous nous ont dit, « ne prenez pas les grands bus, ils sont lents, le passage de la frontière est trop long. Prenez un mini-bus ». Plus je regarde le chauffeur, jeune, un peu gras, fumant une clope et causant avec des types désoeuvrés qui embarqueront peut-être avec nous, plus il me rappelle une longue ligne de truands au volant, qui m'ont pris deux à trois fois le prix normal d'une course, ont failli me tuer en conduisant comme des aveugles, ou ont essayé de m'emmener dans un hôtel sordide tenu par un comparse.

Nous partons enfin, il fait un premier arrêt pour changer des dollars, ce que tout le monde est censé faire. Je lui dis que j n'en ai pas, des dollars, que j'ai des euros, et que je ne vois pas pourquoi j'en changerais. Il semble paniqué : « Pas de dollars?! » Impossible de comprendre pourquoi les dollars sont si importants à ce stade. Nous avons déjà payé notre course en livres libanaises, et nos visas ont été payés à l'ambassade de Syrie à Paris. L'autre accepte finalement de rembarquer, enr oute pour le poste-frontière, premier passage de douane terrestre au Moyen-Orient pour nous. Cohue totale aux guichets, nous enfonçons nos mains bien profond dans nos poches. Même si nous n'y avons rien, nous ne voulons pas y trouver d'autres mains que les nôtres. L'affreux à coupe mulet nous envoie payer un visa, à présenter à un autre guichet. Après des coudes, des orteils, des épaules, des cris et des apostrophes, le guichetier, pas du tout, mais alors pas du tout jouasse, examine nos passeport et lâche : « Pourquoi avez-vous payé? Vous avez déjà un visa. ». Je triomphe de la déconfiture du chauffeur, qui y trouvait sûrement un intérêt ou un autre. Je ne saurai jamais lequel, mais je sais qu'un chauffeur de mini-bus a toujours un intérêt à vous faire payer deux fois un visa. Et tandis que le douanier du guichet exige à présent de voir les papiers du chauffeur terrorisé, nous nous faisons rembourser la somme indue.

Bon sang, le passage du Liban en Syrie est une routine, un classique de cette région. Tout le monde l'a fait, et chacun y va de son conseil. Pourquoi fallait-il tomber sur un idiot? La réalité est peut-être autre. Peut-être que, contrairement à ce que la légende aime à colporter, le backchich n'est pas si obligatoire, et peut-être même dangereux lorsqu'on s'aventure dans un régime peu porté à la rigolade.

Il ne reste aucune image de cet épisode, à ma connaissance. J'y vois deux raisons : nous étions trop écrasés sur le trajet pour dégainer l'appareil photo, et quant au poste frontière, il existe une règle, tout à fait explicite, valable dans le monde entier : ON NE PREND PAS DE PHOTOS AUX FRONTIERES. Et on se méfie des uniformes. 

Venant de Beyrouth, Damas, c'est la rentrée des classes. Fini de rire. Plus de jolies jeunes femmes en jupe, de garçons riant fort en conduisant des voitures beuglant musique. Plus d'enfilades de terrasses. La première impression de Damas est celle d'une chaleur à nous aplatir sur l'asphalte et chuchoter pitié. Damas, c'est âpre, c'est rude, c'est rugueux. Ici, on ne parle plus anglais, plus français, et on n'a pas le temps de vous le dire. Le flic me dit « Arabyi » en s'éloignant, me signifiant qu'il ne m'indiquera mon chemin que lorsque je maîtriserai la langue.

Les collègues et moi, après avoir largué les bagages dans un hôtel vieillot, on claudique vers le souk. On traverse des zones ni urbaines ni industrielles, des axes :

 

Fast-Lane-Damas.JPG

 

Peu avant d'entrer dans le Souk, on trouve enfin de quoi se désaltérer : une orangerie. Là, les damascènes s'arrêtent quelques instants, sirotent, causent et repartent. A Damas, fais comme les Damascènes. Du moins, comme les hommes, car ce jour-là du moins, la clientèle du coin est masculine. Sur le moment, ça ne nous frappe guère, mais ça viendra.

Oranges-Damas.JPG

Là, les damascènes s'arrêtent quelques instants, sirotent, causent et repartent.

 

Cheers--Copier-.JPG

L'un des deux Christophe, arrivé la nuit même de France, via Chypre. La Vitamine C va lui redonner un coup de fouet. 

 

messieurs--1-sur-1---Copier-.jpg

A Damas, fais comme les Damascènes. Du moins, comme les hommes, car ce jour-là du moins, la clientèle du coin est masculine. Sur le moment, ça ne nous frappe guère, mais ça viendra.

Première photo volée mal fichue. A l'époque, je me croyais encore malin en shootant à l'aveugle, à hauteur de torse, sans regarder, en espérant la sérendipité photographique. J'en suis parfois encore là. Les photographes sont souvent de grands timides. Ils tirent beaucoup dans le dos, aussi.  

 

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 15:58

I'm quite active on social networks. And among others, on Instagram. I won't get into polemics, debates on ethics, rights... I take it for what it is, I accept the terms of the contract, no matter how bad. I point, I shoot, I share, I like, etc. I like to see pictures, to follow amateurs and pros alike, to see one's successes mistakes. 

I'm no Doisneau, but I like to go out and share views of what I see. I've done it a lot in my last trips, turning it into another sketchy medium of keeping my friends posted about where I was. Or just try to capture a beautiful moment of my hometown. My hometown is Amiens, a northern middle-sized city of France. About 137 000 inhabitants, up to 200 000 ounting the nearby villages. Stuck halfway between the much bigger Lille to the north and, well Paris to the south. 

I realized over the years that my former students (mostly foreigners, learning french in Amiens, most of them moving out later on) were quite nostalgic when they'd see my pictures. They would express it and tell me that they enjoyed to see this or that part of the city, while they'd be now so far away. Other friends, real or "virtual", would just enjoy discovering bits of my reality. 

So on that specific day, I was going to city hall. I must have been 11 or 12 of july, for I noticed that some city employees were busy decorating the building, hanging flags pretty much anywhere they could. On Bastille Day, july 14th, there's a ball there, followed by fireworks. France celebrates the fall of an old prison in 1789, and the Revolution that ensued. So there they were, about 15 meters high, patiently hanging their patriotic laundry. I thought, huh, that could make a nice image. Let's try at least. I was in a hurry, but even in a hurry, you should take the time to point and shoot. In this day and age, who knows? 

So I point and shoot this : 

 

2013-07-12 09.52.19

Like I said, I'm no Doisneau. I just forget about it for a few hours, and then I take a little time to edit it. I crop it, and apply a filter, probably Amaro or Earlybird, both of which I was quite a fan at the time. 

So it looks like this : 

14-juillet-instqgrqm 20130715 003207

Now that's more like it. No great picture if you ask me, but it would please my 180 followers or so. I'm shooting for friends, here. So I get the usual few "likes", and then forget about it again. 

A few days later, that is on july 14th, just out of a concert, I turn my phone back on at 22.30. And right away, something strange. My Instagram account just blows. Hundreds of alerts, comments, likes, and scores of new followers. What the...? I nudge my fiancée, show her, we wonder. Then some comments congratulate me. For what?! For being chosen. 

Aaaaaalriiiiight... Chosen, sure... By whom? By no other than Instagram itself. In its blog, Instagram picked my pic to illustrate Bastille Day in France. So instead of the 15 "likes" I'd usually get, I get a fair 135 this time :

 

14 juille 3-page-001

 

On the blog, it looks like this : 

 

14 juille 1-page-001

 

See? It's right there, near the bottom right corner. Amiens' City Hall. My two guys, hanging in the sky. 

But Instagram has also an Instagram account. It boasts around 36 millions followers. Yup, you read that well. And on that account, they chose no other than my little picture to symbolize Bastille Day. Las time I checked, two days ago, the picture had been clicked on almost 300 000 times. Meaning that a few million people had seen it without clicking on "like". I'll let those figures roll in the air for a while. It looked exactly like this : 

 

14 juille 6-page-001

 

As a matter of fact, it didn't change much my day-to-day life at the time. Except for the 72 hours of crazy vibrating phone, all new comments and likes and new followers. About 400 instead of the original 180, do the math. 

In the longer run, it did change things. My way of instagramming things, first. Now I'd have to think before I post. I couldn't afford posting crappy pics after such a hit. Even better, I'd want to post really good ones, better than that one. Trying to prove that my skills as a photographer are better than point-and-shoot-and-post. 

Also, it got me thinking about what "my" audience wants. French flags, for one thing. In France, the three colors have been cunningly snatched by the extreme-right party, a way to claim that they're the true french, the defenders of the motherland. For a frenchman, no, it's no small gesture to hang the flag in your garden. It's way past unfortunate, but outside of a sports competition, flag-waving raises eyebrows. Sports or Bastille Day. Because of our military parade, the last in Western Europe, many liberal feel quite uncomfortable on that day, accepting that the day was snatched by the uniform-lovers and other warmongers. As for me, I have to admit that I was culturally more attached to the historical symbol than to the flag, for all the aforementioned reasons. But what about now? No way I pretend things are the way they were. I couldn't just wait for the fireworks, ignoring all the rest, essentially because of all the comments. Most of them came from abroad, and they just have it right, in my opinion. They mirrored the best image France has in the world, for good reasons or not. 

So I'm back on the streets, pointing and shooting. 

Oh, before I leave : I forwarded the french version of this post to the local newspaper, who had the kindness to publish the story. This city has always strangely lacked self-confidence. 

Also : sorry, Instagram, unlike what your caption says, this is NOT the Eiffel tower. This is Amiens' City Hall. 

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 09:39

Here I am, all grown up and writing in english!

 

Here it is, my first post, a nice photo-story about a Village Fair in south-western France. Languedoc, as it is called, is the historical birthplace of language of Oc, spoken throughout the ages and the former feal states of the kingdom of France.

I have fallen in love with that region a long time ago. As a child, my parents would visit their Occitan friends there. We'd spend only a couple of days, long enough to love it, short enough to leave you grasping for more, trying to figure out what the country was about. Castles on every hilltop, low and dry bushy-woods, gigantic insects, hot winds, and most of all, no rain. Or if any, big warm drops, unable to chill the air.

Five years ago, after a long absence, I went back there in hiding. In search of wilderness, peace, silence. I found it. About a week of hiking, from plateau to creek, hunters' paths, hidden valleys, and sleepy villages.

This year, for Virgin Mary's day, I had the opportunity to capture a few moments of nowaday's Villardebelle, in the Aude department. They say only 50 people still live there. On that specific day, much more gather under the Freedom's tree (planted in 1792). Natives, descendants, foreigners, newcomers... Only on that day.

 

 

Hush now.

 

1 Eglise (1 sur 1) (Copier)

Villardebelle's church, and the little plaza before it. Right corner, the trumpet player. He'll be the whole band. 

 

2 Chat (1 sur 1) (Copier)

Near here, a cat doesn't give a rat's...

 

3 Officiels (1 sur 1) (Copier)

The local officials, gendarmes, mayor, councilmen. Off to the ceremony. 

 

4 Trompettiste (1 sur 1) (Copier)

The trumpet player. He's jazzy, his national will be too.

 

5 Discours (1 sur 1) (Copier)

Time for speeches. Honor the fallen. 

 

6 La Marseillaise (1 sur 1) (Copier)

La Marseillaise, national anthem. The church bells start ringing, the anthem goes sideways. At least that's what the man says. 

 

7 La bise (1 sur 1) (Copier)

The Republic did its part, the Church starts its own. Religion meant "get together", originally. 

 

8 Messe13 (1 sur 1) (Copier)

Some kids are like cats. 

 

9 Messe23 (1 sur 1) (Copier)

Don't believe what you hear : the priest's got the local accent, but his actually belgian. 

 

10 Messe25 (1 sur 1) (Copier)

The Virgin Mary's mass is a special one. 

 

11 Messe9 (1 sur 1) (Copier)

Today in France, less than 5% of christians claim they go to church every sunday. 

 

12 Messe26 (1 sur 1) (Copier)

Most ot those are aging. 

 

13 Messe28 (1 sur 1) (Copier)

While certain kids are awaiting their partners for a long due soccer game. 

 

14 Messe30 (2 sur 2) (Copier)

But communion's no joke. 

 

15 Apero4 (1 sur 1) (Copier)

Then it's time for a drink. The aperitive ("l'apéro", in popular french). The village boasts a tiny 50 inhabitants. On Mary's day, long-gone natives, relatives, descendants, friends, foreigners who came to inhabit the forsaken houses, gather. 

 

16 Apero12 (1 sur 1) (Copier)

A time to meet. 

 

17 Apero8 (1 sur 1) (Copier)

For all generations. 

 

18 Apero13 (1 sur 1) (Copier)

And to dance, while others chat. 

 

19 Apero19 (1 sur 1) (Copier)

Or take a good break. 

 

20 Apero20 (1 sur 1) (Copier)

These two were easy to catch : Andreea, my wife, dances with Marie-Antoinette, wy syrrogate aunt. 

 

21 Jeunes et vieux (1 sur 1) (Copier)

How many sat there in the ages? 

 

22 Tour de table2 (1 sur 1) (Copier)

Last bit of tradition : the "tour de table". At coffee's time, musicians go door to door and propose to sing a song. According to the choice, you could tell where they were. For instance, when you'd hear the International, you'd know that uncle X was having his song. 

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 22:10

Depuis quelques années déjà, je m'amuse à partager des photos sur des réseaux sociaux, dont le fameux Instagram. Je n'entre pas dans les débats éthiques, je n'y investis pas plus que mon amusement personnel, et j'accepte les termes du contrat, c'est-à-dire que je m'en fiche. Je joue les Doisneau du pauvre, quand je trouve quelque chose d'amusant ou de beau, je profite de la technologie moderne pour enregistrer le moment, et puisque je peux le partager, eh bien je le partage. 

J'ai ainsi pu faire découvrir ma paisible petite ville presque natale au monde entier, mais oui mesdames messieurs, croyez pas ricanez pas, on y vient on y vient. 

Un jour de juillet de cette année, sans doute le 11, le 12 peut-être, je passe devant le célèbre (mais pas encore mondialement) hôtel de ville d'Amiens. Là-haut, perchés dans un nid d'oiseau semblables à la cabine de la vigie des bateaux pirates, une nacelle que ça s'appelle, même, bref, deux braves employés municipaux s'affairent à accrocher des drapeaux. ils sont bien haut, je dirais dans les 15 mètres, rien que d'y penser j'en frissonne. Pas leur contremaître-superviseur, qui se marre et les interpelle quand je dégaine mon téléphone pour les prendre en photo (songez à cette fin de phrase. Il y a une quinzaine d'années, elle n'avait aucun sens.). Clic-clac, merci qui vous savez : 

2013-07-12-09.52.19.jpg

 

Et comme je disais, je reprends mon chemin. Quelques heures plus tard, je prends le temps de m'amuser un peu avec, histoire d'en faire quelque chose qui plaise à la galerie. Depuis quelques temps, nombre d'anciens élèves m'ont fait savoir que mes photos amiénoises les emplit de nostalgie. Et même, j'ai commencé à comprendre que le drapeau français, à l'étranger, n'était pas du tout assimilé à certaines valeurs inquiétantes comme chez nous. Bref, qu'il n'était pas confisqué. Qu'il faisait rêver. Alors je me dis, ne faisons pas les choses à moitié, et j'en fais donc cela : 

 

14-juillet-instqgrqm-20130715_003207.jpg

 

Peu de modifications, le filtre "Amaro" je crois, ou "Earlybird", dont j'étais très friand à ce moment, le recadrage carré (Instagram oblige), et hop, je poste. enfin, presque : j'insère quelques mots-clefs, des "hashtags" comme on dit, précédé d'un # dont nous Français ignorions presque tous l'usage jusqu'à présent, sauf les musiciens bien sûr. Parmi les mots clefs, je place #14juillet, parce qu'après tout c'est bien de cela qu'il s'agit. 

Et puis je n'y pense plus. Je reçois sur mon téléphone quelques notifications, mon petit public (environ 180 personnes, essentiellement des amis) aime bien cette petite photo, et passe à autre chose. 

Amis amiénois, vous aurez noté qu'il s'agit bel et bien de notre hôtel de ville. 

Et alors? Et alors? Et alors? 

Alors le 14 juillet, au sortir d'un concert, vers 22h30, je rallume mon téléphone et constate vite que quelque chose a changé. Je reçois notification sur notification, des dizaines, pardon, des centaines. Mon compte Instagram explose, pour tout vous dire. Des inconnus s'abonnent à mon "flux" de photos, et "aiment" des vieilleries "postées" depuis quelques mois (pas évident d'écrire en français classique pour traiter d'un sujet très actuel). Parmi les nombreux commentaires, des félicitations pour avoir été choisi. Choisi? Choisi pour quoi? je n'ai rien demandé, moi! 

Réponse : ma photo a été choisie par l'équipe du blog Instagram (link) pour... roulement de tambour... représenter, que dis-je, illustrer, symboliser, personnifier le 14 Juillet! Avec pour légende une petite explication disant que nous autres Français nous préparions à la fête. 

Ce jour-là, sur le blog d'Instagram, voici à quoi cela ressemble : 

14 juille 1-page-001

On retrouve notre hôtel de ville en bas à droite. 

 

Dites ce que vous voulez, ça fait un choc. Un tas d'inconnus se précipitent pour vous féliciter. Sur ma "page" Instagram, ça donne ceci : 

14 juille 3-page-001

 

comme vous le voyez, 135 personnes (dont un paquet d'inconnus) ont cliqué sur "j'aime", et un certain nombre me congratule pour avoir été choisi. Assez rapidement, je ne peux plus les remercier un par un.

Bien plus impressionnant, vous retrouvez ma photo de notre hôtel de ville sur la page d'Instagram sur Instagram, c'est-à-dire Instagram en tant qu'utilisateur. il y a quelques jours, ça donnait ceci : 

14 juille 6-page-001

Et là, nous parlons de près de 300 000 "likes" comme on dit. Et on approche les 2000 commentaires (dont certains n'ont rien, mais alors rien à faire là, du type "Cher Instagram, moi aussi j'aimerais être choisi, comment faire?" Moi j'ai la réponse, nigaud : prend l'hôtel de ville d'Amiens en photo!). 

Pour information, le compte d'Instagram s'enorgueillit d'être suivi par 36.65 millions d'utilisateurs. Un peu moins avant ma photo, mais je ne crois pas dans un lien de cause à effet (à part ma propre adhésion, bien sûr). On peut donc se risquer à dire que cette photo a été vue par plusieurs millions de personnes. Ma petite photo, à peine cadrée, retouchée à la va-vite. 

Je ne peux pas nier que cela m'a fait quelque chose. A l'évidence, maintenant, le 14 juillet aura une petite résonnance toute personnelle. Jusqu'à présent, je reprenais volontiers les vers de Brassens sur le sujet. Je dois aussi reconnaître que savoir que ce que vous avez vu a été vu par des millions de personnes, le tout parti de votre petit téléphone, en passant devant le magnifique hôtel de ville d'Amiens, oui, ça vous fait légèrement trembler des genoux quand vous devez "poster" la photo suivante (le nombre de mes "followers", suiveurs, abonnés, est passé de 180 à près de 450 en quelques jours). 

Je dois également avouer que, moi qui ne me suis jamais considéré comme un photographe (mais vu ce que je vois parfois sur Instagram, je devrais probablement arrêter la fausse modestie), je dois beaucoup à Instagram. Non pas mon éphémère gloire, mais la stimulation de rechercher la meilleure photo possible dans les conditions données par Instagram : cadre carré, nombre d'effets limités et répétitifs, etc. De la contrainte naît la créativité, dit-on. Merci Instagram, et merci l'hôtel de ville. 

 

PS : notez bien que pour Instagram, nous avons sous les yeux une vue injustement méconnue de... La Tour Eiffel. Bravo.

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